Plus de 115 kilomètres de randonnée, environ 15 000 mètres de dénivelé. Et tout cela pour un stage de deux mois. Nous avons également attrapé plus de 500 têtards. Des riches pâturages de la vallée d'Aspe (Galerie 4) aux massifs rocheux de l'Ariège (Galerie 1), en passant par les montagnes de Cauterets (Galerie 2) et du Néouvielle (Galerie 3). Cela ressemble à un excellent programme de vacances, non ? Eh bien, non. Pendant mon stage, j'ai contribué à la science, une étude scientifique sur les amphibiens, les montagnes, les lacs et le changement climatique. Je considère que c'est une grande chance d'avoir pu participer à une telle aventure !
Le point de départ de cette expérience était l'envie de trouver un stage qui pourrait combiner une expérience dans la recherche et qui serait axé sur l'environnement qui me passionne, la montagne. J'ai alors découvert qu'il existait un " Laboratoire d'écologie fonctionnelle et environnement " situé sur le campus de l'ENSAT, à quelques minutes de chez moi. Ils recherchaient également des personnes pour assister les doctorants dans leurs campagnes de terrain. C'est ainsi que j'ai rencontré Dirk, Hugo, Rémi et plusieurs autres membres de l'équipe GloMEc.
L'équipe BIOREF, un des quatre groupes de travail du laboratoire, travaille sur la relation entre la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes aquatiques. Ayant assisté Hugo, qui fait une thèse sur le rôle du biofilm dans l'épidémiologie du champignon pathogène Batrachochytrium dendrobatidis, j'ai pu apprendre la relation entre les écosystèmes, la complexité des interactions entre chaque espèce d'un lac de montagne ainsi que l'existence de ce pathogène, qui est l'une des plus grandes menaces pour les amphibiens. Vous en avez déjà entendu parler dans les articles précédents du blog.
Gallery 1: Bassies, Ariege
Les lacs étudiés sont répartis sur cinq gradients à travers les Pyrénées : Ariège, Couserans, Néouvielle, Cauterets et Lescun. La partie travail de terrain a été à la fois la plus difficile physiquement et la plus incroyable. Quoi de mieux que de travailler en plein air dans un cadre comme les Pyrénées dans le but de protéger cet environnement ? Je soupçonne l'équipe de GloMEc d'avoir choisi les lacs offrant les meilleures vues. Le travail sur le terrain permet de faire travailler à la fois sa tête et ses jambes. Dans les lacs, nous avons prélevé des échantillons de populations de têtards de trois espèces afin de détecter la présence de l'agent pathogène. C'était une étape délicate, il fallait d'abord capturer puis manipuler les têtards sans les blesser tout en s'assurant que nos échantillons étaient prélevés correctement. Pour un novice comme moi, cette partie de notre travail m'a vraiment impressionné, être capable de manipuler de si petits animaux était une première. S'en est suivie une batterie de tests : récupération de biofilms, phytoplancton, analyse de l'eau, analyse de la pollution. J'ai beaucoup apprécié la confiance qui m'a été accordée sur le terrain malgré mon inexpérience, car j'ai tout de suite pu participer aux manipulations. L'ambiance lors de ces campagnes était vraiment excellente et m'a permis de découvrir mes collègues sous un autre jour. Mais il faut savoir que lorsque le temps est mauvais à plus de 2000 mètres d'altitude, ou que l'on doit porter plusieurs kilos de matériel sous un soleil de plomb, ce n'est pas toujours une partie de plaisir.
Gallery 2: Cauteret, Fache
Pour la partie analytique, j'ai pu apprendre à connaître Rstudio et SAS, ainsi que des concepts statistiques totalement nouveaux tels que GLM et GLMM. Ce travail, bien que moins spectaculaire que le terrain, m'a permis de voir tous les autres aspects liés au monde de la recherche. J'ai été confronté à la difficulté d'obtenir des résultats pertinents et exploitables. La complexité des modèles et des statistiques m'a également prouvé l'importance de construire un jeu de données rigoureux. Enfin, c'est en travaillant sur un sujet aussi vaste que la protection de l'environnement, qui nécessite de nombreuses compétences différentes, que l'on voit la valeur du travail en équipe. À la fin, j'ai vraiment pu constater la contribution de chacun.
Gallery 3: Neouvielle
Bien que j'aie effectué un court stage dans un domaine d'études qui n'était pas le mien, l'expérience m'a été bénéfique. J'en suis ressortie avec des idées plus claires sur mon orientation et une vision différente du monde de la recherche. J'ai vraiment vu l'impact de l'activité humaine sur le fragile écosystème de montagne à travers l'introduction de poissons, la pollution par les métaux lourds et l'eutrophisation. Cela a renforcé mon envie de le protéger, que ce soit par la recherche ou une autre voie professionnelle, et m'a sensibilisée à la cause des amphibiens. Je repars avec beaucoup de souvenirs et beaucoup de motivation pour l'avenir. Et aussi, avec une liste de sommets pyrénéens à gravir...
Gallery 4: Lescun
Hello Vincent, très intéressant d'avoir ton point de vue et le bilan de ton stage! Bonne continuation dans tes études et n'hésite pas à donner des nouvelles, ça fait toujours plaisir :)