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Photo du rédacteurAdeline

Quand la restauration du patrimoine protège les amphibiens

Découverte des Esclozes

Ce samedi matin (Mai 2023), j’ai pris la route pour Campan, un village qui se situe à côté de Bagnères-de-Bigorre, où rendez-vous m’avait été donné au Carrefour des Patrimoines. Je connais peu la région car elle se situe très exactement dans une zone blanche pour nous, juste entre deux groupes de lacs que nous échantillons, la Vallée de Marcadau à l’Ouest et la Réverse de Néouvielle à l’Est. Je suis donc très curieuse de ce que je vais découvrir. Je suis accueilli par Pierre, qui gère ce musée des traditions locales, où l’on peut admirer -- entre autres -- un métier à tisser la laine, tous les ustensiles pour fabriquer le beurre, gourmandise qui a fait autrefois la richesse de Campan, des maquettes très réalistes de bâtiments patrimoniaux, beaucoup d’objets du quotidien et des photographies anciennes permettant de remettre tout ces éléments dans leur contexte.


En cette matinée pluvieuse, seuls les plus courageux et les plus motivés sont là ! Tant mieux, les échanges n’en seront que plus passionnants. Plusieurs groupes se forment, je monte en voiture avec Didier, une véritable mine d’informations sur la vallée ! Nous retrouvons les autres sur le parking et, sous la surveillance d’un chevreuil, nous mettons en marche en direction du Courtaou des Esclozes. Tout autour de nous, les sommets sont dissimulés par les nuages. Première halte pour regarder les les leytés. Ce sont, explique Didier, des niches de pierre traversées par l’eau d’un canal construites pour la conservation du lait au frais, système de réfrigération très ingénieux (voir photo) ! L’utilisation des leytés était rendue possible grâce à un quadrillage d’irrigation comprenant des rigoles horizontales et des traverses verticales alimentant les leytés.

La seconde halte est pour regarder les amphibiens qui barbotent dans une mare entre le torrent et la pente de la montagne. Les amphibiens sont surtout représentés par des têtards de grenouille rousse, souvent les premières à se reproduire… mais pas que… Brigitte remarque d’autres individus, qui se révèlent être des tritons palmés, au moins un mâle et une femelle. Malheureusement, le mâle ne se décide pas à entamer une parade de séduction. Je suis surprise de retrouver également quelques têtards d’alytes dissimulés dans la foule, des têtards de l’année dernière, comment ont-ils survécu dans cette mare malgré la sécheresse de l’année dernière ? Pas si étonnant, révèle Didier, le travail de restauration du lieu permet de garder la mare en eau. Un bon exemple de préservation du patrimoine qui bénéficie à la préservation de la biodiversité ! Et je ne suis pas au bout de mes surprises !



Pendant que nous admirons les amphibiens, la pluie a redoublé d’efforts. Nous gagnons le Courtaou des Esclozes à 1300 mètres d’altitude où nous pouvons nous mettre à l’abri pour déjeuner. Mais qu’est-ce qu’un courtaou ? Il s’agit d’un groupe de cabanes pastorales, elles étaient 19 sur ce site, et un groupe de passionnés en a restauré une, avec sa rigole d’amenée d’eau qui court le long de la montagne sur un kilomètre ! J’ai du mal à me représenter le chantier tant il me parait colossal ! Didier m’entraîne vers son « élevage de têtards ». En effet, les têtards d’alytes de l’année sont là en nombre. Ces têtards ont élu domicile dans un petit bras de la rigole, bras traversant un large mur de pierres, ce qui permet aux têtards de profiter du soleil à l’extérieur ou de se réfugier par mauvais temps à l’intérieur de la cabane de berger (photo), futés ces alytes !


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